un calendrier vaccinal inadapté ?

Des professionnels et les entreprises du médicament s'interrogent sur la façon de relancer le taux de couverture vaccinale, qui baisse pour certaines pathologies, comme la rougeole ou la rubéole.

Notre calendrier vaccinal est-il toujours d'actualité ? Lui qui impose aujourd'hui la seule obligation de se faire vacciner contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTP). Ceci, depuis un décret du 19 août 1966. Le Leem, c'est-à-dire les entreprises du médicament, s'est interrogé à ce sujet avant-hier, à quelques semaines de la remise du rapport de la parlementaire Sandrine Hurel à Marisol Touraine, ministre de la Santé. Sandrine Hurel devra formuler des recommandations sur le principe de l'obligation vaccinale et des propositions pour améliorer le taux d'adhésion à la vaccination auprès de Français qui sont de plus en plus méfiants.

La France à la traîne

« Nous l'attendons, car nous sommes aujourd'hui dans une situation d'entre-deux. Soit il faut ajouter des vaccins à l'obligation vaccinale, soit la supprimer et convaincre de faire cette démarche, insiste Serge Montero, président du comité vaccins du Leem. Avant, nous étions les bons élèves de l'Europe, aujourd'hui nous sommes en queue du peloton. Pourtant, lorsque des épidémies surgissent, comme c'était le cas avec Ebola, tout le monde prie pour qu'un vaccin soit découvert. C'est le paradoxe. »

Marie-Aliette Dommergues, pédiatre et infectiologue au centre hospitalier de Versailles (Yvelines), confirme : « Les gens ont oublié la gravité de certaines maladies. Cette perte de confiance est aussi liée à cela. Le vaccin est victime de son succès ». Pour d'autres vaccins recommandés, un rapport de la Direction générale de santé a montré que seuls 40 % des enfants de 24 mois sont correctement vaccinés contre la rougeole, les oreillons et la rubéole, alors que l'objectif affiché est une couverture vaccinale de 95 %.

Les antivaccins sont constitués de plusieurs familles : ceux qui ne veulent pas en entendre parler et qui s'exposent à des poursuites judiciaires, ceux qui rejettent la présence de l'aluminium comme adjuvant, soupçonné de causer des troubles musculaires ou cognitifs. Il existe une autre catégorie d'opposants, ceux qui acceptent l'obligation vaccinale... mais qui font valoir que le DTP seul n'est plus commercialisé depuis 2008 . On parle désormais de vaccin tétravalent (protégeant contre quatre maladies : le DTP et la coqueluche), pentavalent (cinq maladies), qui protège en plus de Haemophilus influenzae de type B, à l'origine de méningites bactériennes, ou encore hexavalent (six maladies), associant l'hépatite B. C'est cette combinaison qui est recommandée par les autorités sanitaires mais aussi celle qui suscite le plus de réticences chez les parents.

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